Sri Lanka #6 – Rencontre avec les éléphants sauvages du Minneriya National Park

Il était hors de question pour moi de faire un safari au Sri Lanka. Trop touristique, trop de jeeps, trop artificiel, trop de pollution, trop cher, trop “tout” en fait ! Mais d’un autre côté, j’avais très envie de voir des éléphants, léopards ou buffles d’eau dans un environnement en liberté. Alors petit à petit, l’envie s’est faite de plus en forte, et je me suis dit que je n’aurais pas l’occasion d’en revoir avant un sacré bout de temps. J’ai résisté jusqu’à ce que Chandi (vous savez, celui qui tient la Guesthouse Lakmini Lodge à Sigiriya) nous dise qu’il restait encore 4 places dans une jeep, à un tarif vraiment avantageux. Le Minneriya National Park ne fait pas partie des parcs les plus touristiques puisqu’on ne peut pas voir de léopards (comme au Yala National Parc), ça nous a donc paru être un bon compromis. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés, Corinne, Mathilde, Greg, deux autrichiennes et moi, embarqués dans un 4×4 pour un safari dont on se souviendra encore longtemps !

L’envers du décor : une pollution à l’état pur

Dès que nous sommes arrivés à l’entrée du parc, j’ai vite été refroidie. Sur le parking, des dizaines de 4×4 garés attendaient les clients. Ce qui m’a le plus gênée, c’est de les voir partir avec seulement 2 personnes à bord alors que la jeep compte 6 places… Je comprends que ça fait partie du business pour les Sri Lankais, mais si tout le monde vient 2 par 2, imaginez le nombre de jeeps dans le parc, la pollution, les dégradations et le stress pour les animaux sauvages… 

Dès que l’on pénètre dans le parc, ça bouchonne, car il n’y a qu’une seule route. Et qui dit bouchon, dit gaz d’échappement. Récapitulons : nous sommes donc en pleine nature, dans un parc national, arrêtés sur un chemin derrière une dizaine d’autres jeeps, et ça pue les gaz d’échappement à ne plus pouvoir respirer. Sérieusement ? Je me suis détestée à ce moment-là, ça allait à l’encontre de tous mes principes et je me suis demandée ce que je faisais là…

Profiter malgré tout de cet instant unique

La route mène à une sorte d’immense réservoir d’eau, et c’est là que l’on peut observer les éléphants lorsqu’ils y vont pour boire, le plus souvent tôt le matin et en fin d’après-midi. Nous avons de la chance, malgré un ciel plutôt gris plusieurs rayons de soleil arrivent à percer les nuages et illuminent l’immense étendue d’herbe, les couleurs sont magnifiques. Et pour la première fois du séjour, il ne pleuvra pas en fin de journée ! Le chemin pour accéder au réservoir d’eau est boueux, les jeeps s’embourbent et certaines restent coincées ! Cela aura valu de grands moments de rigolades, à cause des dérapages incontrôlés du véhicule, et des éclaboussures de boue qui nous arrivaient en pleine face sans prévenir. Remarquez, ça met dans l’ambiance “safari” immédiatement !

Nous observons dans un premier temps des oiseaux et des singes… mais nous, on vient surtout pour les éléphants !

Un éléphant ça trompe énormément !

C’est quelques centaines de mètres plus loin que nous tomberons sur notre premier groupe… Un moment riche en émotion… S’il n’y avait pas une dizaine de jeeps autour de nous… et d’eux. Il y a des éléphanteaux, et bien évidemment, les parents sont rapidement stressés car ils se retrouvent entourés par les jeeps.

Nous verrons 2 ou 3 groupes en avançant autour du réservoir. Certains sont loin, mais la plupart sont vraiment très près des jeeps, on peut même sentir leur odeur et entendre leur respiration ! Les plus téméraires traverseront la route à 1 m de notre véhicule… Sensations garanties !

Je suis également tombée sous le charme d’un éléphant “punk”, vraiment magnifique, d’autant plus sublimé par une lumière de fin de journée.

A la fin du “safari”, notre guide nous arrête au pied d’un observatoire sur lequel nous grimpons pour admirer la vue aux alentours. Enfin, soyons précis, nous faisons la queue au milieu des autres touristes pour monter en haut ! Lors de ma rencontre avec les éléphants, j’avais complètement occultée les autres touristes, mais non, les voilà bien revenus !

Si c’était à refaire…

Si vous voulez vraiment faire un safari, passez votre chemin, ou allez en Afrique ! Je ne dis pas que c’est mieux là-bas, je n’en sais rien, mais cette visite du Minneriya National Park ne correspond pas à l’idée que je me faisais d’un safari. J’ai trouvé que cela s’apparentait plutôt à une visite de zoo (un peu comme le Safari de Peaugres, pour ceux qui connaissent). Et quand je m’imaginais en pleine nature, parmi les animaux sauvages, je n’avais qu’à lever la tête pour apercevoir face à moi d’énormes pylônes électriques ! Je ne sais pas comment ces parcs sont protégés, ni qui s’en occupe, mais ils devraient faire en sorte de regrouper les touristes dans les jeeps et de mieux contrôler le nombre de véhicules ayant accès au parc. Ceci dit, je suis d’un autre coté contente de l’avoir fait puisque nous n’avons jamais revu d’éléphants en liberté durant notre séjour. Je rêve juste maintenant d’aller les observer ailleurs, d’une façon beaucoup plus naturelle et surtout en mode écotourisme…

INFOS & ASTUCES

#1 :
Chandi (de la Guesthouse Lakmini Lodge à Sigiriya) propose des tarifs très avantageux pour les safaris au Minneriya National Park. Il s’arrange lui-même pour remplir au maximum les jeeps (6 personnes), ce qui diminue fortement le coût de l’expédition. 4200 Rs par personne, tout inclus (jeep, entrée du parc, trajet). Par contre, à ce prix là il n’y a pas de guide. Comptez également un petit pourboire pour le chauffeur…

#2 : De Sigiriya au Minneriya National Park, il faut compter environ 45 min de route.

#3 : On vous proposera de faire le safari le matin ou en fin d’après-midi… Préférez la dernière solution qui est pour moi la meilleure, ne serait-ce que pour profiter d’une lumière de fin de journée sur le parc.

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