La randonnée de Voh, ça vaut carrément le détour !
Ahhh… le Cœur de Voh… qui n’a pas rêvé devant la célèbre photo de Yann Arthus-Bertrand, illustrant son livre « La Terre vue du Ciel » ? Pour ceux qui ont réussi à passer à côté de cette superbe photo, petit rappel, le Cœur de Voh, c’est ça :
Plutôt joli hein ?!
Pour tout vous dire, avant d’arriver en Nouvelle-Calédonie, je ne savais pas que le cœur se trouvait sur le Caillou. C’est par hasard que je me suis aperçue qu’il se trouvait dans le Nord-Est de l’île, à Voh, situé à environ 3h30 de route de Nouméa. Et qu’en plus, il existait une randonnée permettant de gagner suffisamment en hauteur pour l’admirer ! Ni une ni deux, on décide de se lancer à la recherche de ce cœur le temps d’un week-end !
La randonnée commence juste à droite de la caserne des pompiers, en venant de Koné. Ne cherchez pas de panneaux, le chemin n’est pas indiqué comme (trop) souvent en Nouvelle-Calédonie… La première partie du chemin peut se faire à pied ou en 4×4. Pour être honnête, le chemin n’est pas extraordinaire en soi. Il suffit de suivre une large piste qui serpente sur la montagne, et par moment ça peut devenir vite monotone. Par contre, pas de répit, ça grimpe sec tout le long et il n’y a pas beaucoup d’ombre ! Après un peu plus d’1h de montée, on arrive sur un plateau aménagé avec des tables de pique-nique. De là, la vue est époustouflante sur le lagon, la barrière de corail, mais également la mangrove. On aperçoit même l’usine de Vavouto qui se dresse face au lagon. Mais surtout, on voit le fameux de Cœur de Voh !
Comment ça vous ne le voyez pas ?! Alors oui, sur le coup, on peut être un peu déçu. Le cœur n’est plus ce qu’il était en 1990. Mais il est quand même bien visible par temps clair et dégagé. Pour ceux qui auraient du mal à le trouver, il y a un panneau explicatif pour vous aider. Bon, même avec ça, franchement c’est pas évident non plus, et on avait à côté de nous des randonneurs désespérés qui ne voyaient rien… Et oui, parce qu’en 2015, le cœur de Voh, il ressemble plutôt à ça ! (Attention, zoom en puissance sur le cœur !)
Alors en vrai, c’est comment ?
Première impression, le cœur est beaucoup plus petit qu’il n’y paraît, même s’il est constitué de 4 hectares de mangrove ! Ensuite, il faut bien avouer que le contraste intérieur/extérieur est moins saisissant qu’auparavant. L’intérieur du cœur est recouvert d’Avicenia (petit palétuvier) tandis que l’extérieur est composé de Rizophora (grand palétuvier). A l’époque, les tannes constituaient le centre du cœur (surfaces nues et sursalées, là où l’eau salée ne pénètre qu’au moment des grandes marées), ce qui lui conférait sa couleur jaune centrale. Aujourd’hui, le tanne est difficilement visible, et le centre du cœur se fait envahir peu à peu par les petits palétuviers. Il est donc très probable que ce cœur disparaisse avec le temps… Alors dépêchez-vous d’aller le voir !
Si le cœur vous en dit (hahaha !), vous pouvez continuer un peu plus haut jusqu’au sommet du Mont Kathepaïk (altitude 660 m), comptez 1h de plus. On n’est pas allés jusqu’au bout, mais on a quand même continué un peu la montée… finalement, le chemin s’éloigne du cœur, et pas sûr que quelques centaines de mètres supplémentaires changent radicalement la vue. Pour vraiment l’apprécier, le mieux reste quand même un survol en ULM.
Récap’ de la rando (jusqu’à la 1ère plateforme)
Durée : 2h30 à 3h A/R
Distance : 6.6 km
Point haut : 406 m
Difficulté : Moyenne
INFOS & ASTUCES
#1 : La piste grimpe tout au long de la rando, et il n’y a pas d’ombre sur le chemin… Je vous conseille fortement de vous lancer dans la randonnée très tôt le matin, voire d’attendre la saison fraîche !
#2 : Pour ceux qui ont envie d’admirer le cœur sans effort, il existe un prestataire qui vous emmène au sommet du Mont Kathepaïk… en 4×4 !