Vanuatu #7 – Le bonheur est dans le village de Botco

Vanuatu #7 – Le bonheur est dans le village de Botco

Vanuatu #7 – Le bonheur est dans le village de Botco

Il existe un endroit extraordinaire sur l’île de Mallicolo. Cet endroit, c’est le village de Botco, un lieu hors des sentiers battus, où le temps s’est tout simplement arrêté. Avec des rencontres authentiques qui nous ont profondément touchés, je ne pouvais rêver d’un meilleur endroit pour clore cette série d’articles sur notre voyage au Vanuatu. Retour sur deux petits jours inoubliables.

Village de Botco

Le mystère du village de Botco

Jamais nous n’aurions connu l’existence de ce village sans Zaza. “On veut aller dans un endroit authentique”, lui a t-on dit, “un endroit préservé du tourisme où l’on peut aller à la rencontre des Ni-van”. C’est comme ça que Zaza nous lâche les mots magiques : “le village de Botco”.

Après des heures de recherches intenses sur Internet pour voir à quoi ressemblait cet endroit mystique, nous ne trouvons que deux informations pertinentes, deux articles écrits par la même journaliste et parus dans Le Monde et Le Devoir.

Ainsi, on apprend que cet endroit serait connu pour avoir hébergé le lieu de rituels cannibales jusqu’en 1960. Aujourd’hui, malheureusement, toute trace ou presque de ce site aurait disparu. Il ne resterait que le village et ses quelques habitants. Banco ! Il ne nous en fallait pas plus pour se décider à aller passer un peu de temps dans ce fameux village de Botco, éloigné de toute civilisation moderne !

Village de Botco

Rencontre avec la plus belle fillette au monde

Village de BotcoPendant que nous assistions aux danses traditionnelles des Small Nambas et qu’Erima nous attendait patiemment, une petite fille s’est assise à ses côtés sur le bord du chemin.

Cette petite fille, toute de bleu vêtue, c’est Aniella. Elle a huit ans, et un regard à faire fondre n’importe qui.

Elle a entendu dire que des touristes allaient passer deux jours dans le village de Botco, à plusieurs heures de marche d’ici, et elle demande timidement si elle peut venir avec nous. Elle explique qu’elle vit chez sa grande sœur sur la côte de l’île, et ses parents, qui habitent à Botco, lui manquent car elle ne les voit pas souvent. Impossible de lui dire non.

Aniella, petite ni-van

L’expédition de l’équipée sauvage

Après avoir enfilé nos sacs à dos, nous voilà partis dans une véritable expédition afin de rejoindre ce fameux village : une longue marche en direction du centre de l’île qui devrait durer entre cinq et six heures. Fort heureusement et assez rapidement, un pick-up accepte de nous prendre en stop et nous fait gagner trois heures de marche en plein soleil. Il nous dépose au début d’un sentier sinueux qui pénètre dans la forêt.

Nous nous enfonçons dans les entrailles de l’île sans croiser personne pendant des kilomètres. Nous sommes épuisés, les sacs à dos sont lourds, et nous transpirons beaucoup. De son côté, la petite Aniella est pleine de vie, chantonne, et marche pieds nus depuis des heures sans se plaindre. Je développe une vraie admiration pour elle.

Petit à petit, nous commençons à sortir de la forêt et traversons d’immenses cocoteraies où sont installés des fours artisanaux permettant d’extraire l’huile de coprah.

Village de Botco

Tellement heureuse à l’idée de revoir sa maman, la petite fille commence à courir et à appeler sa famille à travers les montagnes. Les voix résonnent et au bout d’un moment, un écho lointain se fait entendre. Ça y est, elle venait d’annoncer en bislama notre arrivée au village.

Village de Botco

Immersion dans le village de Botco

Après trois heures d’intense transpiration et une dernière côte bien raide,  nous arrivons sur la “place centrale” du village. Nous sommes accueillis par Rachel, 55 ans, la doyenne de la famille chez laquelle nous allons passer la nuit. Malheureusement, nous ne ferons pas la connaissance de Gilbert, son mari, parti chasser durant plusieurs jours.

Village de Botco

Damarys et Rachel

Pour nous remettre de cette longue marche et se laver un peu, on nous indique la rivière en contrebas dans laquelle se trouve une sorte de baignoire naturelle utilisée par les habitants.

Village de Botco

Puis, nous profitons de notre temps libre pour visiter les alentours. Les habitants du village vivent dans des maisons de bois éparpillées au sommet d’une colline, complètement isolées de tout. Il y a cependant un lieu de culte, une sorte d’église construite en tôles pliées, ainsi qu’une toute petite école qui donne l’impression de pouvoir s’effondrer à tout moment.

Village de Botco

Les quelques habitants semblent plutôt timides mais n’oublient jamais d’échanger avec nous leurs plus beaux sourires quand nous les croisons. Heureusement, il nous restait encore des sachets de bonbons dans nos sacs à dos, et les quelques enfants qui résident dans le village sont encore une fois devenus nos meilleurs amis.

En fin d’après-midi, nous essayons de faire plus ample connaissance avec Rachel et sa famille, tous assis sur une natte, au milieu des cases du village. Ce n’est pas évident puisque nous ne parlons pas la même langue, mais rien que le sourire de Rachel, sa façon de rire ou de nous taper sur les cuisses comme une grand-mère attentionnée, nous ont permis de très bons moments d’échanges. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Rachel, elle est vraiment trop marrante. (Elle ne se souvenait jamais des prénoms de ses petits-enfants, donnant lieu à des situations très drôles, de quoi bien nous faire rire !).

Village de Botco

Repas familial autour du lap lap, le plat traditionnel

Pour le diner, Rachel nous a concocté le plat national du Vanuatu, le lap lap. Des racines de manioc ou de tarot râpées, puis malaxées dans du lait de coco frais afin d’en faire une sorte de pâte, le tout est agrémenté de porc, de poulet, de poisson ou même de chauve-souris puis empaqueté dans des feuilles de tarot ou de bele (une sorte d’épinard du Pacifique). Cette préparation est ensuite cuite à l’étouffée : elle est mise dans le four traditionnel, un trou creusé dans le sol, avant d’être recouverte de pierres brûlantes. Ce soir, notre lap lap sera aux crevettes pêchées le jour-même dans la rivière, spécialement pour notre venue. Un grand luxe.

C’est dans leur cuisine qu’ils nous invitent à prendre notre repas en leur compagnie. Entendez par cuisine, une minuscule case où un feu de bois à été allumé dans un coin afin de faire cuire le reste des aliments. Nous sommes pratiquement dans le noir, uniquement éclairés par deux petites lampes solaires.

Nous nous installons en cercle, assis en tailleur sur les nattes posées au sol, autour de ce gargantuesque plat. Inutile de préciser qu’ici, tout le monde mange avec les doigts.

Vous ne verrez aucune photo de ce moment partagé avec eux pour plusieurs raisons. D’une part, nous ne souhaitions pas les mitrailler de photos, les mettre mal à l’aise et faire les touristes “de base”. D’autre part, nous avons trouvé ce moment tellement surréaliste et intime, que nous avons voulu simplement le conserver dans un coin de notre tête. Pour la première fois, nous posons appareil photo, caméra, et téléphone, pour profiter pleinement dans ce moment d’échange.

Bien entendu, cela aurait été trop beau si tout s’était déroulé sans encombre ! Timidement et quelque peu gênés, les membres de la famille de Rachel nous regardent, et semblent attendre quelque chose… Avec mon tact légendaire, pensant qu’ils souhaitaient que l’on commence à manger, je décide de briser ce silence sortant avec mon plus beau sourire un superbe “should I start?”. Ils me répondent alors “oui”, je commence donc à mettre ma main dans le plat. Mais en voyant leurs regards effarés, je comprends une fraction de seconde trop tard, qu’ils attendaient en fait que je commence à réciter… la prière ! Grand moment de solitude… Mais les ni-van sont, sans aucun doute, les gens les plus gentils du monde, et personne ne m’en a tenu rigueur 🙂

Une nuit… seuls au monde !

La case qu’ils nous ont aménagé pour la nuit est totalement isolée, située à plus de cinq minutes de marche du village, juste à côté de leur champs de plantation ! Dépaysement garanti.

Village de Botco

En tout et pour tout, le bungalow contient un très fin matelas de mousse installé juste pour nous. Avec le drapeau kanak en guise de drap, on ne pouvait pas rêver mieux 😉

Village de Botco

On ne vous cache pas que l’on n’a pratiquement pas fermé l’œil de la nuit, allongés quasiment à même le plancher… Et dès l’aube, les hommes du village se sont attelés à préparer un grand feu juste à côté de notre cabane. Envie de faire une grasse matinée à Botco ? Passez votre chemin !

Un petit déj’ plutôt… atypique !

Village de BotcoManger des racines de tarot grillées au feu de bois dès le matin, ça peut rapidement devenir indigeste. Pour diluer tout ça, Rachel nous a préparé de l’eau chaude du thé aromatisé avec des feuilles fraîchement cueillies. On se rendra vite compte qu’ils n’achètent pratiquement rien : ils mangent ce qu’ils chassent, pêchent ou cultivent, et se servent de tout ce que la nature offre. Beaucoup d’igname, de tarot et de choux local. En trois repas, le seul aliment ingurgité sortant d’un magasin d’alimentation aura été une boîte de thon.

Nous passerons le reste de la journée à nous promener et à discuter ensemble assis sur les nattes. J’en profite pour donner à Rachel des médicaments. Elle me demande également si elle peut garder les deux bouteilles d’eau vides que nous avions emmenées avec nous… Ces choses totalement insignifiantes pour nous, étaient extrêmement précieuses aux yeux de Rachel : ces bouteilles allaient servir à rapporter de l’eau de la rivière jusqu’au village.

Deux bouteilles d’eau vides et une boîte de paracétamol ont fait le bonheur de Rachel.

Des adieux déchirants

Je ne vous cache pas que cela a été dur émotionnellement de quitter cette famille si authentique, complètement détachée de tout besoin matériel, à des années lumières de ce monde qui peut être parfois si superficiel.

Avant de repartir, Rachel tient à nous remercier et nous prend dans ses bras. Elle ira même jusqu’à dire “Merci beaucoup, pour les bonbons, pour les stylos, pour les bouteilles d’eau et les médicaments, vous nous avez beaucoup aidé”. Mais non Rachel, c’est moi qui te remercie. Le peu de temps passé en ta compagnie a été incroyablement enrichissant, et nous a permis une nouvelle fois de mettre le sens de notre vie en perspective. Au moment quitter le village, j’ai les larmes aux yeux et je me retiens de toutes mes forces de ne pas pleurer. Côtoyer les habitants de Botco, c’est une vraie leçon de vie et d’humilité.

Pour le retour, la petite troupe s’est encore agrandie : Erima redescend du village avec ses deux fils Carlos et Fernando, Aniella est également de la partie car elle doit rentrer chez sa grande sœur, et nous prenons en charge la petite Damarys, 4 ans, afin de la déposer chez ses parents, à mi-chemin au beau milieu de la forêt. Une fois revenus sur la côte de l’île, en fin de journée, nous les quitteront également le cœur serré.

Sous le signe de la spiritualité

Pour notre dernier jour au Vanuatu, nous sommes invités par les habitants à assister à la messe catholique, au sein de l’église perchée en haut d’une colline offrant une vue magnifique.

Eglise

Ile de Malekula

Par un heureux hasard, nous apercevons Aniella qui vient immédiatement nous dire bonjour. Beaucoup d’habitants curieux viennent nous voir, pour se présenter, nous serrer la main et nous souhaiter la bienvenue. Il s’agit sans aucun doute de l’accueil le plus chaleureux reçu pendant nos voyages. A mes yeux, la sortie de la messe est une belle façon de résumer le Vanuatu : un accueil chaleureux, des habits colorés, des rires et des sourires. Et une profonde générosité.

Après la messe

Après avoir dit au revoir à tout le monde, c’est Stephano qui est chargé de nous ramener au petit “aéroport”. Stephano est un militant activiste pour l’indépendance économique de son pays. Son discours est passionné et touchant. Et c’est de tout cœur que je lui souhaite bonne chance dans son combat.

Aéroport de Malekula

Épilogue

En disant au revoir à cette famille ni-van d’une sincérité touchante, je savais pertinemment que je ne les reverrai jamais. Deux mondes nous séparent, mais de notre côté, impossible de reprendre le cours de notre vie et de faire comme si de rien n’était. Je n’oublierai jamais le village de Botco et ses habitants, perdus au fin fond de la forêt. Des rires, des discussions interminables sur les nattes, des poules en liberté, des champs de plantations, des cases faites de feuilles de pandanus, un feu de bois et une rivière : nul besoin de plus, l’essentiel est là.

Aniella, petite ni-van

INFOS & ASTUCES

#1 : Nous nous sommes rendus sur l’île de Botco grâce à Zaza qui a, une fois de plus, tout organisé. Si vous souhaitez partir découvrir les tribus Nambas, je vous conseille de faire appel à elle !

#2 : Si vous souhaitez Erima comme guide locale, demandez à Étienne et Lynn, ils arrangeront tout pour vous. Prix par jour : 2.000 vt.

#3 : Une nuit au sein du village de Botco coûte 3.000 vt. Les repas, parfois très sommaires (on vous prévient !), coûtent 500 vt. Gardez en tête que le confort au sein du village est rustique et s’adresse à des voyageurs prêts à sacrifier ce critère au profit de l’expérience !

#4 : Si vous avez la chance de passer quelques jours au village de Botco, prenez des fournitures scolaires ou des bonbons pour les enfants. Tout ce que vous pourrez leur rapporter leur sera d’une grande utilité.

Boston – Notre top 6 des activités à faire absolument

Boston – Notre top 6 des activités à faire absolument

Boston – Notre top 6 des activités à faire absolument

Aux États-Unis, les jours de congés se comptent malheureusement sur les doigts d’une main. Alors quand un jour férié pointe le bout de son nez, c’est la fête intersidérale. Et quand il tombe un lundi ou un vendredi, il faut sans hésiter déboucher le champagne ! Trois jours de repos consécutifs, youhou ! Bon, dans ces cas-là, on préfère prendre la tangente et en profiter pour aller découvrir un nouvel endroit… C’est comme ça que nous avons décidé de passer trois jours à Boston, la capitale du Massachusetts située dans la région de la Nouvelle-Angleterre ! Oui, moi aussi, rien que pour la difficulté de prononcer le nom de l’État, je n’aimerais pas y vivre !

– “T’habites où ?”

– “Dans le machassouchette” ! Courage, tu vas y arriver.

Quand on l’évoque, Boston rime spontanément avec la prestigieuse université Harvard. Mais cette ville attachante ne se résume pas qu’à cela, bien au contraire. L’une des plus anciennes villes des États-Unis regorge de nombreuses boutiques, bars, restaurants et d’une foule d’activités en tout genre à faire seul, en famille ou entres amis.

Nous avons donc profité de cette petite escapade pour vous concocter un top 6 des activités incontournables à faire à Boston le temps d’un week-end ! Prêt ? Allez, c’est parti.

Boston - Skyline

1. Suivre le fil du Freedom Trail

Le Freedom Trail, ou le chemin de la Liberté en français, fait partie des immanquables puisque c’est le moyen idéal de déambuler dans la ville tout en découvrant ses nombreux quartiers et en s’imprégnant de son histoire. Je vous entends déjà dire “Ah non mais c’est bon, on va encore se perdre, ça va être galère, on ne parle pas anglais !”. Impossible, il n’y a rien de plus simple ! Vous n’avez qu’à suivre un parcours d’environ 4 kilomètres en marchant le long d’une ligne rouge peinte sur le sol. Easy, vous n’avez même pas à réfléchir !

Le départ s’effectue depuis le Boston Common, un immense parc de 20 hectares, véritable poumon de la ville, qui s’avère être le plus ancien jardin public des États-Unis.

Boston - Boston Common

Dès les premiers pas, vous découvrez le Massachusetts State House, le siège du gouvernement fédéré de l’État du Massachusetts qui est aussi l’un des plus vieux bâtiments publics du pays.

Boston - Massachusetts State House

En chemin, vous aurez aussi l’occasion de visiter la King’s Chapel, une église unitarienne, ou encore la possibilité de monter à bord de l’USS Constitution, l’un des plus vieux navires de guerre au monde.

À quelques encablures du célèbre trois-mâts, faites une pause bien méritée au Quincy Market, l’un des endroits les plus animés de Boston, pour vous goinfrer goûter aux nombreuses spécialités locales comme la clam chowder, une épaisse soupe de palourdes et de pommes de terre, ou encore le lobster roll, un sandwich au homard. Un vrai régal pour les papilles, je vous assure.

Boston - Quincy Market

Amateur d’Histoire (ou pas !), sachez que le circuit du Freedom Trail prend fin au pied du monument commémoratif de la bataille de Bunker Hill, lieu des affrontements les plus sanglants de la Guerre d’indépendance des États-Unis. À cet endroit se trouve la Old State House, l’un des plus vieux bâtiments publics du pays, offrant un contraste saisissant entre les buildings d’acier et le petit bâtiment en pierres rouges.

Une fois que vous aurez parcouru Boston en long, en large et en travers, je vous conseille d’enchaîner en prenant un peu de hauteur pour admirer la ville !

2. Prendre de la hauteur avec le Skywalk Observatory

Boston vu d’en haut, c’est encore plus beau ! N’hésitez pas une seule seconde et prenez un peu (voir beaucoup) de hauteur en grimpant jusqu’au 50ème étage de la Prudential Tower, un gratte-ciel de 228 mètres situé dans le quartier de Back Bay. De tout là-haut, nous avons eu un panorama exceptionnel à 360 degrés sur la ville. Une vision vertigineuse sur Boston qui est à couper le souffle. (Bon, avouons-le, pas aussi spectaculaire que celle de New York of course).

Boston - Skywalk Observatory

Sachez aussi que le ticket d’entrée à l’observatoire reste valable durant toute la journée, alors profitez-en pour y monter plusieurs fois car de jour comme de nuit, le spectacle se renouvelle à chaque instant. Un conseil : quand la vue est dégagée, le coucher de soleil sur la ville est un moment fascinant à ne surtout pas rater.

3. Supporter les Red Sox au Fenway Park

Que vous soyez amateur de baseball ou novice en la matière, un passage par le Fenway Park ne vous laissera pas indifférent. Rien de mieux pour s’immerger dans la culture de ce sport que d’assister à une partie des Red Sox, l’équipe professionnelle de Boston, qui dure en moyenne… de trois à quatre heures ! Ne me demandez pas comment nous nous sommes retrouvés là, un peu par hasard, mais on s’est dit que c’était l’occasion de voir un match de baseball “pour de vrai”. Et on n’a pas été déçus ! Un déferlement de bière, de pop-corn géants et de hot dogs dégoulinants. Un vrai film américain avec tous les clichés possibles. Oui, oui, c’est bon, il y avait aussi les pom-pom girls !

Boston - Fenway Park

Par contre, accrochez-vous pour comprendre les règles, quatre heures plus tard, nous n’avions toujours pas compris toutes les subtilités.

Si assister à un match ne vous suffit pas et que vous en redemandez, vous pouvez comme nous fouler la pelouse de ce mythique stade le temps d’une visite guidée qui vous permettra d’en apprendre davantage sur l’histoire des Red Sox et de découvrir l’envers du décor de leur terrain. Le Fenway Park vaut d’autant plus le détour puisqu’il s’agit d’un des plus vieux stades de baseball des États-Unis.

Boston - Fenway Park

4. Observer les baleines le temps d’une sortie en mer

Le lendemain, nous avons embarqué sur un catamaran et nous nous sommes laissés porter par les flots le temps d’une sortie en mer pour observer les baleines au large de Boston. C’est un souvenir inoubliable puisque le Massachusetts est l’un des meilleurs endroits au monde pour observer les cétacés. Tous les bateaux vont au même endroit, au Stellwagen Bank National Marine Sanctuary, un lieu privilégié pour les observer. En chemin, vous pourrez même avec un peu de chance observer des dauphins, des requins, des otaries ou encore des tortues !

Boston - Baleine

C’était la première fois que nous partions à la rencontre de ces captivants cétacés, et franchement cela nous a laissé un souvenir inoubliable. Avec du recul, cela ne vaut pas la croisière d’observation que nous avons effectuée sur un catamaran en Nouvelle-Calédonie, mais c’est quand même très sympa à faire, surtout si les règles de protection de ces animaux sont bien respectées (le temps d’observation et la distance entre l’animal et le bateau). Autant préciser que ce n’est pas ce que je peux appeler une observation très “intime”, nous nous sommes retrouvés sur un gros bateau remplis de touristes prêts à immortaliser la queue d’une baleine en criant à pleins poumons “Wouaaahhh !”. En même temps, grâce à cela, impossible de rater quoique ce soit 😉

Boston - Baleine

Boston - Baleine

Nous avons donc pu apprécier la compagnie de deux ou trois baleines pendant près d’une heure.

5. Déambuler dans le quartier de Beacon Hill

Beacon Hill est le quartier résidentiel historique de Boston où il fait bon flâner. Une ribambelle d’anciennes bâtisses en brique rouge, et parfois même quelques vieilles maisons en bois, se font face le long des petites rues pavées de ce quartier pittoresque. En vous baladant sur la Acorn Street ou encore la Cedar Lane, vous serez littéralement transporté en Angleterre. Ambiance garantie. Parmi les édifices remarquables de ce quartier, la Massachusetts State House (dont je vous parlais auparavant sur le Freedom Trail) située sur Beacon Street.

6. Retourner sur les bancs de la fac à Harvard

Depuis longtemps, l’université Harvard m’a toujours fait rêver et impressionnée. Fondée en 1636, elle est l’une des plus anciennes et prestigieuses universités américaines, mais également la plus riche du monde.

Harvard

Nous avons donc profité de notre week-end à Boston pour faire un détour par Cambridge, de l’autre côté de la rivière, afin de retourner sur les bancs de l’école pendant quelques heures et découvrir l’une des institutions mondialement connues. Pour l’anecdote, sachez qu’il faut compter près de 50.000 dollars (soit près de 45.000 euros, tout de même) par an pour aller suivre un master à Harvard. Rassurez-vous, la visite du campus, elle, s’effectue… gratuitement !

Harvard

Et voilà ! Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour passer un superbe week-end à Boston et ne pas vous ennuyer ! N’hésitez pas à nous laisser un commentaire pour nous dire ce que vous avez pensé de votre séjour à Boston et si n’y êtes pas encore allé, vous attendez quoi ?! 🙂

Boston

INFOS & ASTUCES

#1 : Pour s’imprégner de l’histoire de la ville et découvrir 16 sites majeurs, le Freedom Trail débute devant l’office du tourisme située à côté de la station de métro Park Street.

#2 : Le ticket pour accéder au 50ème étage de la Prudential Tower coûte $18/personne. Le tarif comprend également un audioguide, l’accès au cinéma multimédia ainsi qu’au Dreams of Freedom Museum, un musée consacré à l’immigration en Nouvelle-Angleterre.

#3 : Pour assister à un match des Red Sox, le prix des places varie de $30 à plus de $100. Et pour visiter le mythique Fenway Park comptez $18/personne.

#4 : Pour observer les baleines aux alentours de Boston, rien de plus simple. S’effectuant d’avril à octobre, toutes les croisières ont une durée de trois heures et partent du Waterfront où il est également très agréable de se promener sur le port tout en respirant l’air marin. Tous les bateaux vont au même endroit, à savoir la réserve de baleines, dans la baie du Massachusetts, son petit nom c’est le Stellwagen Bank National Marine Sanctuary. Comptez environ $50/personne pour une croisière de trois heures.

#5 : Comme dans toutes les grandes villes des États-Unis, il existe un City Pass permettant de visiter certains sites à un tarif réduit. Valable 9 jours, pour $55/personne vous pourrez ainsi accéder au New England Aquarium, au Museum of Science, au Skywalk Observatory et le choix de visiter le Museum of Fine Arts ou de monter à bord d’un bateau du Boston Harbor Cruises

#6 : N’oubliez pas que si ne disposez pas de visa, pour vous rendre aux États-Unis il faut demander un ESTA. Rien de bien compliqué, rassurez-vous ! Vous trouverez toutes les infos ici pour vous aider dans vos démarches administratives .

Du bleu dans mes yeux et Voh dans mon cœur

Du bleu dans mes yeux et Voh dans mon cœur

Du bleu dans mes yeux et Voh dans mon coeur

Dans un précédent article, je vous avais déjà parlé du Cœur de Voh situé en Nouvelle-Calédonie. Nous avions fait une randonnée afin de prendre un peu de hauteur pour l’apercevoir, mais pas suffisamment pour être totalement émerveillés. Il faut bien l’avouer, cela avait été une petite déception… Alors quand Greg m’a demandé ce que je voulais pour mon anniversaire, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion : un survol du Cœur de Voh en ULM. Oui, oui, rien que ça ! Vous vous rendrez vite compte que je peux être très exigeante 😉

Pour ne pas partager ce bonheur seule, nous avons décidé de faire un vol en duo : chacun dans un ULM, mais en même temps dans les airs. Pour cet article, peu de texte mais de nombreuses photos, parce qu’il est tout simplement impossible de décrire une telle merveille de la nature avec des mots.

Quelques jours plus tard, me voilà donc installée aux côtés de Gilbert, mon pilote du jour. Gilbert est plein d’humour et il prend son métier très à cœur : loin de « simplement » piloter son petit ULM dans les airs, il donne tout pour vous faire vivre un moment inoubliable.

Il m’annonce d’ailleurs la couleur juste avant de décoller : « Amandine, tu vas vivre un moment extraordinaire »À ce moment-là, j’étais encore loin d’imaginer à quel point il avait raison.

Équipée d’un casque diffusant de la musique, je sens notre petit ULM prendre de la hauteur. Pour davantage de sensations j’ai demandé à ouvrir les fenêtres de l’appareil, laissant ainsi le vent s’engouffrer dans l’habitacle afin de nous procurer une réelle impression de voler.

Quelques secondes après le décollage, Gilbert me demande de jeter un coup d’oeil sur ma gauche. J’aperçois alors Greg qui me fait signe depuis son ULM… Nous étions à quelques mètres et nous pouvions même nous parler par radios interposées !

Puis, on se sépare, chacun se dirigeant d’un côté du lagon pour vivre pleinement sa propre aventure. Au même moment, alors que je baisse les yeux, mon cœur commence à battre la chamade. Le lagon vient de me dévoiler d’extraordinaires dégradés de bleu : turquoise, bleu cyan, vert clair, bleu roi… Une palette de couleurs indéfinissables.

Sous mes pieds se dessine un chef d’œuvre de la nature à l’état pur. Le plus beau tableau jamais vu de toute ma vie.

Et puis rapidement, Gilbert me confie les rênes de l’ULM pour une petite leçon de pilotage. (Il se fera d’ailleurs un plaisir d’immortaliser ce moment).

Jamais de ma vie je n’aurais pu imaginer qu’un jour je piloterais un ULM au-dessus du plus beau lagon du monde, les cheveux au vent, bercée par les plus grandes légendes de la musique dans les oreilles.

À ce moment précis, je n’avais jamais ressenti un tel sentiment de liberté et de bonheur.

Par-dessus le marché, Gilbert est plein d’humour et il prend le temps de me donner de nombreuses informations sur tout ce que l’on peut observer depuis le ciel : les fonds marins, la mangrove et les paysages de Nouvelle-Calédonie dont je ne me lasse pas.

Nous survolons notamment un extraordinaire blue hole, comme il en existe très peu dans le monde (et oui, il n’y a pas que le Belize qui possède un trou bleu !).

Le Commandant Cousteau et son équipe ont tenté de plonger à l’intérieur pour en élucider son mystère. Mais parfois, la nature garde ses secrets et personne n’a jamais pu expliquer sa formation, ni explorer la totalité de son contenu. De toute façon, pour le peuple kanak, ce trou est tabou (sacré), et parfois, il faut savoir laisser le mystère entier.

Depuis le ciel, il est également possible de se rendre compte de toute l’étendue de la barrière de corail, le deuxième ensemble corallien de la planète et la plus longue barrière récifale continue avec ses 1 600 km. De quoi vous laisser totalement bouche bée.

Puis, vient le moment de se diriger vers le clou du spectacle, le bonus ultime de ce vol : le fameux Cœur de Voh. La vue de tout ce bleu, et celle du cœur qui se dessine au loin ont eu raison de moi à cet instant précis, et je sens les larmes couler sur mes joues, envahie par un trop plein d’émotions et de bonheur intense.

Dans le ciel, Gilbert me confiera que son plus grand bonheur, c’est de rendre les gens heureux.

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai pu rêver devant ce cœur et les heures passées dans les allées des librairies à admirer la couverture du livre « La Terre vue du ciel » de Yann Arthus-Bertrand. Tel un rêve éveillé, nous tournons plusieurs fois autour du cœur, afin que je puisse l’observer sous toutes les coutures, et m’imprégner à vie de ce moment.

Généreux jusqu’au bout, Gilbert aura même un peu débordé sur le temps de vol « normal », et après presque une heure passée dans le ciel, il me ramène lentement sur Terre, des étoiles et du bleu plein les yeux. Je n’aurais jamais pu rêver d’un moment plus parfait. Ce jour-là, il ne fait aucun doute qu’une partie de mon cœur est resté à Voh.

Informations pratiques

#1 : Pour vivre le moment le plus inoubliable de votre vie, il faut se rendre à l’aérodrome de Koné, situé dans la Province Nord, à environ trois heures de route de Nouméa, après avoir réservé son vol auprès de l’Hôtel Hibiscus. (+687 47.22.61)

#2 : Le prix d’un vol en duo est de 21.000 XPF/personne (176 €), pour 45 minutes de bonheur à l’état pur. Un vol en solo coûte 17.000 XPF (142 €). Vous pouvez également demander une vidéo de votre vol (fortement recommandée !) pour 2.000 XPF (17 €) si vous apportez votre propre carte microSD, ou 3.500 XPF (29 €) si vous souhaitez qu’ils vous en fournissent une.

#3 : Il y a régulièrement des offres et des packages proposés par l’Hôtel Hibiscus, comme la formule 7ème ciel qui peut être intéressante car elle combine le vol, la nuit à l’hôtel, le dîner et le petit déjeuner ! A partir de 53.600 XPF/personne (449 €).

Costa Rica #3 – Rencontres animalières au parc national Manuel Antonio sur la côte Pacifique

Costa Rica #3 – Rencontres animalières au parc national Manuel Antonio sur la côte Pacifique

Costa Rica #3 – Rencontres animalières au parc national Manuel Antonio sur la côte Pacifique

Souvenez-vous, nous venions d’arriver à San José, sans aucune idée de la suite de notre itinéraire. Il est encore tôt et nous avons heureusement le temps de prendre un autre bus afin d’avancer dans notre périple. Un peu au hasard, nous décidons de changer complètement de cap… On embarque ainsi pour quatre heures de route, direction la côte Pacifique et le Parque Nacional Manuel Antonio ! (Bon, OK, j’avoue, on voulait se rendre au fabuleux – j’en suis sûre – parc national Corcovado, mais les hébergements étaient déjà malheureusement tous complets… Alors, si vous aussi vous souhaitez y aller, pensez à réserver suffisamment à l’avance).

Parc Manuel Antonio

Quepos, un bon plan hébergement

Quatre heures de bus, c’est long ! C’est donc tous poisseux que nous posons nos sacs à dos dans l’une des meilleures auberges de jeunesse du coin à Quepos, la ville la plus proche de l’entrée du parc national Manuel Antonio.

Située en bord de mer, cette petite ville n’a rien d’extraordinaire, il s’agit essentiellement d’un pied-à-terre agréable pour les petits budgets, et c’est assez touristique. En tout cas, si vous avez le temps, n’hésitez pas à aller admirer le coucher de soleil depuis le sommet de la digue, le ciel prend à cet instant des couleurs incroyables.

Coucher de soleil

Une nuée de touristes

La route sinueuse menant à l’entrée du parc national Manuel Antonio est jonchée de restaurants et de complexes hôteliers, conçus spécialement pour les touristes qui ne souhaitent pas se “frotter” à la population locale. Une fois sur place, le spectacle est stupéfiant… À peine le temps d’ouvrir les grilles du parc que déjà des dizaines de cars climatisés déposent une flopée de vieux retraités, coiffés de leur chapeau d’aventurier, et agrippant fermement un appareil photo et une paire de jumelles d’explorateur dans leurs mains. Répartis par groupes d’une quinzaine de personnes, ces aventuriers de l’extrême partent à la queue leu-leu à l’assaut de Manuel Antonio accompagnés de leurs guides. Le chemin principal qui s’enfonce dans le parc national devient ainsi une vraie autoroute à touristes ! Et parfois, quand certains groupes prennent trop de temps pour observer un paresseux, cela provoque même des bouchons… Mais que fait Bison Futé ?!

Alors vous aussi, lorsque vous passerez les grilles d’entrée de Manuel Antonio, vous n’y couperez pas, quelques guides téméraires vous approcheront pour vous proposer leurs services. Et leur discours est plutôt rodé !

– “Vous voulez un guide pour voir les animaux ?”

– “Non merci, on va aller se promener tous seuls.”

– “Ah OK, alors vous ne voulez pas voir d’animaux ?! Parce que vous ne verrez rien sans guide !”

(Moment de blanc, d’hésitation, de doute…)

– “Euh… Ben c’est à dire que, vu qu’il y a un guide tous les 100 mètres environ, c’est quand même difficile de rater quoique ce soit ! Mais merci quand même !”

Vente de noix de coco

Un véritable coin de paradis

Le parc national Manuel Antonio, d’une surface de 1 983 hectares, est le plus petit parc du Costa Rica, mais également le plus touristique. Sachez-le. Rien que pour cela, nous avions beaucoup hésité avant d’y aller, mais il s’avère que le parc est absolument magnifique et vaut véritablement le détour. Il a même été classé par la revue Forbes en 2011 parmi les 12 plus beaux parcs nationaux du monde.

Playa Manuel Antonio

Sentiers dans la jungle, plages de sable blanc et falaises côtières

Armés de notre plan du parc national, nous suivons les quelques chemins de “randonnée” (quelques centaines de mètres à chaque fois, alors le terme est assez fort !) que possède Manuel Antonio. Ils sont pour la plupart très bien balisés puisque bétonnés. Les chemins traversent la forêt humide ou longent les plages paradisiaques. En prenant parfois de la hauteur, certains passages offrent des vues époustouflantes sur l’océan Pacifique notamment. Mais en dehors de son environnement, ce qui fait l’intérêt de ce parc, c’est la quantité impressionnante d’animaux en tout genre qui peuplent la zone. Impossible d’en ressortir bredouille !

Paresseux

Une farandole d’animaux

Sur les 650 mètres du chemin menant à La Cascada, nous aurons la chance de découvrir deux superbes grenouilles venimeuses (Dendrobates auratus), en pleine tentative d’accouplement. Elles étaient tellement excitées qu’on a mis plus de 30 minutes pour obtenir une seule photo à peu près nette ! Ces minuscules batraciens mesurent de deux à sept centimètres et sont si teintés de couleurs éclatantes qu’on les surnomme les « grenouilles peintes ». Également connues sous le nom de poison dart frog, ces grenouilles sont toxiques à cause d’une substance fabriquée par leur peau : la batrachotoxine, qui est 250 fois plus puissante que le curare, quand même ! Pour l’anecdote, certains indiens enduiraient d’ailleurs leurs flèches de ce poison avant de partir à la chasse.

Grenouilles vénéneuses (Dendrobates auratus)

Quelques mètres plus loin, nous poursuivons sur le sentier Mirador Punta Serrucho, qui offre une vue à couper le souffle sur les falaises côtières.

Parc Manuel Antonio

En passant devant la plage Gemelas, nous décidons de nous arrêter pour pique-niquer (comment ça, il n’est que 11h ?!), le timing est parfait puisque nous aurons droit à une farandole d’animaux sauvages.

Playa Gemelas

C’est l’heure du show !

On ne savait plus où donner de la tête. Cette plage, c’est littéralement le RASVDA, comprenez le Rassemblement des Animaux Sauvages Voleurs aux Dents Acérées ! Un groupe de sapajous (Cebus capucines) dérobent sous nos yeux un répulsif anti-moustiques et une crème solaire, qu’ils se disputent un sacré moment. Finalement, tous ces capucins se retrouvent mouillés et aspergés de produits qui les démangent et leur brûlent les yeux et la peau !

Sapajou capucins (Cebus capucines)

Une âme charitable a bien essayé de leur reprendre ces produits pour éviter qu’ils ne s’intoxiquent, mais rien à faire, face à des rangées de dents prêtes à mordre, tout le monde a reculé d’un bond. Du coup, en photo, ça donne un enchevêtrement de singes en furie.

Sapajou capucins (Cebus capucines)

En même temps, il nous a fallu gérer avec l’apparition soudaine d’un paresseux à moins d’un mètre de nous, cherchant assidument de la nourriture. Imaginez le cri d’une touriste en délire : “Par iciii, lààà, regardeeez, un paresseuuux ! Wouahhh !!!”.

Paresseux

Puis un énooorme iguane au regard assassin est venu s’installer entre les touristes qui bronzaient, histoire de faire distraction pendant que le paresseux se faisait la malle. (On a l’impression que c’est mou du genou cette bête là, mais je vous assure que ça peut détaler à une vitesse folle !).

Iguane

Et enfin, un groupe de ratons laveurs chapardeurs sont arrivés en courant, se sont mis à ouvrir les sacs plein de nourritures, et à voler tout ce qu’ils pouvaient… C’est ainsi qu’une touriste a manqué de rentrer chez elle… sans culotte.

Paresseux

Moralité, si vous souhaitez voir des dizaines d’animaux, rendez-vous directement sur cette plage Gemelas, c’est leur repère, je vous le dis !

Sapajou capucins (Cebus capucines)

En poursuivant notre chemin, le parc nous apparait d’un coup beaucoup plus calme. Les touristes sont soit déjà repartis, soit agglutinés sur les superbes plages (en même temps, vu la chaleur qu’il faisait, on ne va pas leur jeter la pierre hein !). Nous tomberons face à face avec un bébé paresseux, il n’est pas trop mignon ?!

Paresseux

Une petite pause fraîcheur

Dans un dernier effort, accablés par la chaleur, nous nous rendons par le sentier Catedral sur un isthme au milieu duquel se trouve une forêt dense, la Punta Catedral. La formation de cet isthme a fait naître deux superbes plages : la Playa Manuel Antonio, idéale pour la baignade, c’est celle qui possède le plus de charme selon moi, ainsi que la Playa Espadilla Sur.

Parc Manuel Antonio

Afin de nous rafraîchir, et avant que le parc ne ferme, nous allons tout de même nous baigner dans cette superbe eau turquoise entourée d’une végétation magnifique, tropicale et dense. Ah ben non, oubliez le mot rafraîchir, l’eau doit bien être à plus de 35 degrés 🙂

Le clou du spectacle

Après une recherche intensive, nous verrons enfin la dernière espèce de singes vivant au Costa Rica et qui manquait à notre “checklist animalière” : les fameux singes écureuils (ou Saïmiris), les plus petits singes du Costa Rica.

singes écureuils

Il s’agit d’une espèce en danger d’extinction car il n’en resterait plus que 1.500 à Manuel Antonio, l’un des derniers refuges. Pour maximiser vos chances d’observer ces imprévisibles “stars” du parc difficiles à capturer avec un appareil photo, attendez vraiment la fermeture du parc, quand il est pratiquement vidé de ses touristes et que les animaux commencent à reprendre leurs droits.

singes écureuils

singes écureuils

Il faut bien compter une journée entière pour explorer tout ce que le parc national Manuel Antonio a à offrir. Par contre, ne vous attendez pas à un endroit intime ou très sauvage, c’est plein de touristes, mais cela donne une bonne approche de la faune et la flore du pays. Nous avons beaucoup aimé cet endroit, qui permet d’allier rencontres animalières et moments de détente sur les superbes plages.

En attendant, cela ne résout pas le problème que nous avons avec notre itinéraire (mais qu’est-ce qu’on est mal organisés pour ce voyage !)… Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?!

INFOS & ASTUCES

#1 : Comptez une journée de bus pour vous rendre de San José au parc national Manuel Antonio. Nous avons pris le bus de 9h. Temps de trajet : 8 heures pour 157 km. Prix : 4.045 Cs/pers.

#2 : Nuit à Quepos : Au Wide Mouth Frog Hotel, une auberge de jeunesse vraiment très sympa avec une piscine intérieure et située en plein centre-ville (mais calme). Chambre double sans climatisation (seulement un ventilateur), toute petite mais agréable. Prix : 18.900 Cs/nuit (environ $35).

#3 : On ne donne pas beaucoup d’adresses de restaurant, mais on a eu un coup de cœur pour ce petit boui-boui local : le soda Junior tenu par celui qu’on appelait familièrement “Papi”, où on peut manger de délicieux et copieux casadas. Les jus de fruits frais à la mûre sont à tomber par terre. Attention, par contre je vous préviens, ça ne paye pas de mine et si vous souhaitez le grand luxe, passez votre chemin !

#4 : Les bus en direction du parc national partent de la gare routière de Quepos à partir de 6h, puis toutes les 30 minutes. Comptez 30 minutes de trajet pour 7 km. Prix : 620 Cs.

#5 : Le parc ouvre de 7h à 16h, du mardi au dimanche. Il est fermé les lundis pour laisser les animaux respirer un peu ! Entrée : 16$/personne. L’accès est limité à 600 visiteurs la journée et 800 pendant les week-ends et vacances scolaires, je vous conseille donc d’y aller relativement tôt.

Mission Koh-Lanta sur l’île de Cayo Costa dans le Golfe du Mexique

Mission Koh-Lanta sur l’île de Cayo Costa dans le Golfe du Mexique

Mission Koh-Lanta sur l’île de Cayo Costa dans le Golfe du Mexique

Une mission Koh-Lanta, tu en as toujours rêvé ? Si tu te sens une âme daventurier, j’ai exactement ce qu’il te faut : un séjour en plein cœur du parc d’État de Cayo Costa, situé sur une petite île du même nom dans le Golfe du Mexique, au large de la côte Ouest floridienne. Idéal pour se déconnecter du monde moderne, et se ressourcer au calme… Enfin, ça, c’est la théorie ! Passons à la pratique maintenant…

Cayo Costa

24h chrono sur l’île mystérieuse de Cayo Costa

Moi, rien que le nom, ça me faisait rêver. Les photos sur internet aussi : une eau d’un bleu turquoise, un environnement sauvage, des forêts de pins, de la mangrove, de petites cabines en bois avec un porche très accueillant. Je me voyais déjà faire griller au feu de bois mes marshmallows façon Tom Hanks dans Seul au monde, un raton laveur couché à mes côtés. Oui, c’est sûr, j’avais envie de la découvrir cette île !

Attention, instant culturel, c’est parti : le parc d’État de Cayo Costa est une réserve naturelle. L’endroit n’est accessible que par bateau, et celui-ci ne fait la navette qu’une seule fois par jour. Autant dire que tu es à près d’une heure de navigation des premiers secours, et totalement coincé pendant au moins 24 heures (sauf si tu as ton propre bateau, of course). Cependant, tu ne t’ennuieras pas puisque le parc possède de nombreux chemins de randonnées, et 14 km de plage de sable blanc. Enfin, là encore, on reste dans la théorie !

Cayo Costa

Tout avait pourtant si bien commencé…

Une glacière remplie à ras bord, tout l’attirail nécessaire pour faire un barbecue de compétition, des lampes, un parasol de plage, un tire-bouchon… Bref, tout y était. Sans oublier les deux sprays anti-moustiques force 50 sur l’échelle de Richter.

Cayo Costa

Pour embarquer, le point de rendez-vous se situe dans le Nord de Pine Island, au petit port de pêche de Bokeelia. Je ne te fais pas de dessin : ça pue le poisson !

Le bateau est bondé de jeunes adolescents américains prépubères sentant le cannabis la testostérone à plein nez, euphoriques à l’idée de passer 24 heures complètement seuls au monde à se bourrer la gueule. On n’était pas aussi excités qu’eux, je vous l’avoue, surtout quand le capitaine nous a donné quelques détails sur cette fameuse île. Comment ça il n’y a pas d’électricité ? Ni eau chaude ? Les douches sont à l’extérieur ?! Mais comment on va faire pour les glaçoooooooons ?! Bien sûr, il avait attendu d’être au milieu de l’océan pour nous confesser tout ça. Merci.

Cayo Costa

Comment te plomber le moral en un rien de temps

Une fois sur place, alors que l’on charge toutes nos affaires dans le petit tram, (ben quoi, c’est isolé certes, mais il ne faut pas oublier qu’on est aux États-Unis et qu’il faut bien ça pour emmener les américains jusqu’à leur campement, faut pas pousser non plus hein !), les Rangers du parc en remettent une couche.

Cayo Costa

– “Il y a des milliers de moustiques, j’espère que vous n’avez pas oublié les répulsifs. En même temps, si vous n’en avez pas ce n’est pas très grave puisque même un produit à 99% de DEET, ça ne les tuera pas.”

– “Hier, deux filles sont restées seulement trois heures sur l’île, avant de repartir aussitôt. En fait, les cabines en bois sont toutes réservées, mais la moitié sont actuellement vides car les gens n’ont pas supportés de passer plus d’une nuit ici.”

– “Un couple a vidé trois sprays anti-moustiques pendant la nuit. Et ce n’était pas encore suffisant.”

– “Faites très attention, car il y a des raies et des méduses dans l’eau, et de nombreux animaux rôdent aux alentours, des ratons laveurs, des serpents, des rats, des cochons sauvages…”. J’ai perdu le fil à ce moment-là.

– “Ah oui, et ce n’est pas tout, le pire, ce sont les no-see-ums. Il y en a des milliards ! Vous ne les verrez pas, mais ils vont vous dévorer. Là encore, il n’y a rien à faire…”

Merci. Bande de sadiques !

Dans la cabane de Laura Ingalls

Sur l’île, il y a une dizaine de petites cabanes cabines pouvant accueillir jusqu’à six personnes. D’une surface de 10 m², on ne risquait pas d’inviter des amis pour la soirée ! Pur hasard, notre cabane possède un screen porch, une grande moustiquaire. C’est le comble du luxe.

Cayo Costa

Après une réunion du conseil sous l’égide de Denis Brogniart, la troupe décide de mettre en place une stratégie : économiser nos deux sprays anti-moustiques pour la nuit. Pour l’instant, on est plutôt en forme et aptes à supporter les attaques répétées et agressives des moustiques.

Heureusement, on trouve refuge sur la plage, où il doit bien faire 40 degrés (et où visiblement, le sable n’est pas blanc !). Après une thèse digne d’Einstein afin de savoir comment s’installer pour que chacun puisse avoir un peu d’ombre, on finit tous la tête sous le parasol telle une étoile de mer.

Cayo Costa

Une fois dans l’eau, on joue des coudes entre les méduses, les raies, et les choses pas très catholiques qui surgissent un peu de partout. Un poisson ? Un museau de lamantin ? Ou pire, un requin ? “Dans la mer, comme dans la vie, parfois il ne vaut mieux pas savoir…” (Proverbe de moi-même !)

“Ouais d’accord, mais c’est n’importe quoi cette histoire de moustiques, on n’a pas encore une seule piqûre quoi !”, se vante-t-on tout en nous étalant sur nos serviettes de plage. Une réflexion de courte durée ! J’ai à peine eu le temps d’ouvrir le dernier Marie Claire que j’ai compris. Plus la nuit tombait, et plus la plage était envahie par ces insectes invisibles et sournois. Une nuée de bestioles microscopiques, avec un corps tout noir, de petits yeux rouges sanguinolents, et de grandes dents acérées tels des vampires ! Tu les imagines toi aussi ? Parfait !

Cayo Costa

Tous aux abris !

D’un commun accord, (il est fort pour nous mettre tous d’accord ce Denis Brogniart quand même !), nous envoyons le pompier de l’équipe allumer le barbecue pour faire cuire notre repas du soir. Il fait nuit, nous sommes comme des âmes en peine, blottis derrière notre screen porch. Les insectes, quant à eux, plus sadiques les uns que les autres, sont toujours de sortie. La température ne baisse pas, on suffoque, et on sue comme des porcs, la classe quoi ! On finira par manger des cuisses de poulet à moitié cuites. Tant pis, quand il faut survivre, il n’y a pas le choix !

Pour passer la nuit, nous décidons de sortir les matelas (fins et en plastique…) de la cabane, où l’air est vraiment irrespirable. La sentence est tombée pendant le feu de camp, nous dormirons dehors sous le porche, protégés par la moustiquaire trouée, histoire de pouvoir respirer – un peu -. Heureusement, l’un des membres de l’équipe est prévoyant et a apporté des lingettes désinfectantes pour nettoyer les matelas. On ne sait jamais.

Cayo Costa

L’enfer au paradis

Le groupe décide alors de dormir un peu afin de reprendre des forces en vue de l’épreuve d’immunité du lendemain. Mais les esprits de l’île en ont décidé autrement, et souhaitent défier notre mental. Après une demi-heure de sommeil, tous alignés en rang d’oignons, nous sommes réveillés en sursaut par un boucan pas possible dans notre poubelle. Une scène surréaliste dans le noir total. “Un cochon sauvaaaaage !”, hurle l’un des membres de l’équipe en délire. C’est bon, calme toi, ce ne sont que des ratons laveurs. Toi, tu sera éliminé au cours du conseil, c’est sûr.

Un orage comme sait si bien en offrir la Floride s’est ensuite abattu sur l’île avec des éclairs plus flippants les uns que les autres. La foudre est d’ailleurs tombée à quelques mètres de notre cabine. Le ciel s’est tellement illuminé que, sur le coup, je me suis dit que Dieu allait descendre sur Terre pour nous rappeler à lui. “Est-ce que vous croyez qu’on peut mourir électrocuté dans cette cabane ?”, s’exprime un autre membre du groupe. Bon, toi aussi, avec tes questions à la con, tu seras éliminé.

Je récapitule : nous transpirons à n’en plus pouvoir sur des matelas en plastique répugnants, enroulés dans des draps trempés, avec un air chaud chargé d’humidité improbable, tout en nous faisant dévorer par des monstres invisibles, et étant cernés par des ratons laveurs affamés, sans oublier Dieu qui essaye de communiquer avec nous en lançant d’incroyables éclairs à deux pas de notre cabine…

Ambiance. Odeur. Si au début on essayait de se comporter comme des gens civilisés (c’est-à-dire qu’on ne se connait pas depuis très longtemps non plus quoi !), une heure plus tard tout le monde était pratiquement nu. (Pour ton bien être personnel et celui de la planète entière, tu ne verras aucune photo).

Les heures deviennent interminables

5h du matin. “Et si on allait se baigner ?”. Un membre du groupe dit – enfin – quelque chose d’intelligent. Lui, il est bien parti pour la victoire, tiens. “Attention, une raie !”. Histoire de varier les plaisirs douleurs, on passe maintenant aux piqûres de méduses… Le temps s’éternise, la chaleur devient insupportable, alors pour se rafraîchir jusqu’au moment de quitter l’île après ces 24 heures de “calvaire”, on alterne entre des bains dans la mer et des passages sous les douches extérieures.

Cayo Costa

La sentence est irrévocable, toute l’équipe est éliminée

13h, nous étions pile à l’heure et au garde-à-vous devant le bateau, prêts à bondir à l’intérieur afin de quitter les lieux le plus vite possible ! L’ambiance n’était plus du tout à la fête…

Cayo Costa

Épilogue : une chose est sûre, on aime peut-être l’aventure, mais on est encore loin d’être des aventuriers ! Et ce qu’il y a de plus sadique dans toute cette histoire (oui, oui, car il peut encore y avoir pire !), c’est que les boutons dus aux piqûres des no-see-ums ne sont pas apparus tout de suite. Sur le coup, tu sens quelque chose te piquer, mais rien ne se voit sur la peau… jusqu’au lendemain ! Sans exagérer, on avait tout le corps recouvert de boutons rouges, aucune zone n’avait été épargnée et on a passé toute une semaine à se gratter férocement jour et nuit. Décidément, on n’est pas près d’oublier notre excursion sur l’île de Cayo Costa…

INFOS & ASTUCES

#1 : Pour se rendre sur Cayo Costa, il faut d’abord réserver une cabine ou un emplacement de tente sur le site officiel. Prix de la nuit en cabine : $36/nuit pour 6 personnes. C’est une belle affaire je te dis ! Ils imposent généralement de rester au minimum deux nuits, mais notre cabine était libre qu’une seule nuit entre deux réservations et heureusement d’ailleurs !

Ensuite, il faut immédiatement réserver le trajet en bateau avec la compagnie Tropic Star. $45 l’aller/retour par personne pour une heure de navigation. Le bateau part du port de pêche de Bokeelia situé dans le Nord de Pine Island. Il y a sur place un parking à $8 par jour.

#2 : Je te conjure de ne pas y aller pendant la saison chaude et humide. De ne pas faire comme nous en fait ! Je pense que le site est vraiment agréable entre octobre et mars. Sinon, laisse tomber, ton séjour va tourner au cauchemar !

#3 : Sois prêt à te retrouver sur une île sans aucune commodité ! Ni eau chaude, ni électricité, ni magasin, rien. Prévois absolument de tout apporter car il n’y a que de la glace et du charbon de bois en vente sur l’île.

#4 : Malheureusement, nous n’avons pas eu le courage de visiter et de profiter de l’île, qui, faut bien le reconnaitre, avait l’air superbe. Il faisait tellement chaud et les insectes étaient tellement virulents que nous sommes restés “coincés” dans l’eau pendant près de 24h, et n’avons pas dépassé un périmètre de plus de 100 mètres autour de notre cabine.

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